05/10/19

C’est avec des maux de tête, une grosse fatigue et un sentiment de frustration que je me lève ce matin. Cela faisait longtemps que je ne m’étais pas sentie aussi mal. Je me force à aller faire les courses pour le week-end. En attendant l’ouverture du supermarché le plus proche de mon école, j’appelle le centre équestre où je devais faire ma rentrée, après deux mois sans être montée à cheval. Au bout du fil, je reconnais la voix de l’un de mes moniteurs préférés. Je lui annonce que pour le moment je ne peux monter et que je ne serai pas présente pour ma reprise prévue en fin d’après-midi.

Encore une fois, j’ai voulu faire l’autruche, oublier que mon épilepsie pouvait parfois m’empêcher de monter, suivre mes cours, poursuivre mes activités… Il y a des moments où je me demande qui est le plus handicapant entre ma déficience visuelle et l’épilepsie. Celle-ci s’est de nouveau manifestée, après des mois d’absence. J’enchaîne des séries de crises depuis hier, ce qui m’a valu un petit tour aux urgences après avoir tenté de rester au Salon de la Rééducation et de la Kinésithérapie à Porte de Versailles. Obstinée comme j’étais et prétextant que tout allait bien, je ne facilitais pas le travail des secouristes qui souhaitaient prendre mes constantes et m’emmener à l’infirmerie. Il a fallu l’intervention des pompiers après une troisième crise pour m’obliger à quitter le Salon. J’ai eu la chance d’être accompagnée d’une superbe camarade qui a su prendre soin de moi et me résonner. Je comprends que j’ai besoin de repos et que je dois éviter les risques de chute. J’étais prête à annuler tout ce que j’avais prévu ce week-end, mais pas l’équitation. J’ai pris une claque quand l’urgentiste a énuméré les sports à éviter. Évidemment, je savais déjà tout ça, mais encore une fois j’avais du mal à comprendre que je suis humaine et que je ne suis pas à l’abri d’un accident.

Après les courses, je m’endors et me réveille au milieu de l’après-midi. En désactivant le mode « avion » de mon téléphone, je reçois un nouveau mail de Julien : nous avons commencé à planifier les prochains stages et compétitions. Avec un pincement au cœur, je lui explique que ce ne serait pas possible pour moi de monter à cheval si mes crises ne s’atténueraient pas. Je laisse cette inquiétude dans un coin de ma tête pour me replonger dans mon sommeil. On verra bien ce que nous réserve l’avenir.

Amy C.

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